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ERA FRET : Les ports, acteurs majeurs dans la transition énergétique

Les places portuaires maritimes et fluviales sont au cœur de nombreux enjeux industriels, économiques et environnementaux. Le laboratoire Splott de l'Ifsttar et l'équipe de recherche associée (Era) Fret étudient les impacts de leurs nouvelles dynamiques logistiques ainsi que leurs interactions avec les territoires.

Portes d’entrée de la mondialisation, les ports voient transiter une bonne partie des échanges européens de matières premières, de produits sidérurgiques, d’énergie, de conteneurs… Dans une économie en transition, la nature, le volume et la distribution de ces flux évoluent, impactant les équilibres financiers des places portuaires liés en particulier aux taxes sur le passage des navires et aux revenus fonciers. Autorités et entreprises portuaires doivent s’adapter pour éviter des pertes d'activités et profiter de nouveaux trafics ou attirer les nouveaux emplois industriels verts. Comment les ports peuvent-ils devenir architectes de nouvelles solutions logistiques ?  Quelles solutions doivent-ils proposer pour rester attractifs ? Telles sont les questions au cœur des enjeux des espaces industrialo-portuaires.

Dans le cadre de l’Opération de recherche stratégique et incitative (ORSI) « Enjeux logistiques et de transport des nouvelles pratiques de distribution et de production », les chercheurs de l’ERA Fret, des Cete de l’Ouest et de Nord-Picardie ainsi que le laboratoire SPLOTT de l’Ifsttar étudient ces dynamiques et leurs enjeux systémiques. La démarche vise à éclairer le rôle des ports dans la nouvelle géographie des chaînes logistiques et de transport issue de l'évolution des filières industrielles vers une économie décarbonée et plus sobre en ressources naturelles. 

Les chercheurs constatent que les places portuaires d’une part, redéveloppent leurs fonctions traditionnelles de transit, par exemple pour s’adapter aux besoins de l’industrie éolienne. D’autre part, elles intègrent de nouvelles fonctions d’aménagement du territoire. C’est le cas du port autonome de Strasbourg qui met en place des installations de géothermie profonde pour alimenter en énergie les entreprises du port et la communauté urbaine. D’autres ports européens comme Rotterdam étudient une démarche de type écologie industrielle pour optimiser les bilans « matières » et « fluides » du port et organiser des échanges entre industriels. Certains ports déploient des programmes pour limiter la pollution (courant de quai pour les navires, motorisation des engins de manutention, limitation de l’âge des camions accédant aux terminaux). D’autres, notamment en Scandinavie, stockent et fournissent du gaz naturel liquéfié (GNL) pour alimenter les nouvelles générations de navires fonctionnant au gaz (La réglementation française ne permet pas encore de tels stockages). Ces tendances sont importantes dans le contexte des prochaines normes sur le soufre des carburants marins (SECAtypo3/ en 2015 et OMI en 2020). Si les pétroliers ne parviennent pas à proposer du carburant désoufré en quantité suffisante, de nombreux navires devront basculer du fioul lourd au GNL ou utiliser des équipements de dépollution des fumées. Ces normes pourraient aussi générer un report modal vers le transport routier ou des transferts intermodaux comme le tunnel dans le cadre du trafic transmanche. Autant d’évolutions à suivre de près pour éviter des conséquences inattendues d’une politique publique environnementale.

 

 


« Enjeux logistiques et de transport des nouvelles pratiques de distribution et de production » : Outre les ports, cette ORSI s’intéresse aux villes et à la logistique urbaine

Au 1er janvier 2014, les 8 CETE, le Certu, le Cetmef et le Sétra fusionnent pour donner naissance au Cerema : Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement.

Norme SECA sur le soufre en Europe du Nord (Manche, Mer du Nord et Baltique) et ECA sur tous les polluants atmosphériques locaux en Amérique du Nord. Les futures normes imposeront de passer d’une teneur maximale de 1 % à 0,1 % alors que les fiouls lourds sont encore à 3,5 % (hors zone SECA).

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